Clown
« Heureux les gens fêlés, ils laissent passer la lumière »
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînement « de fil en aiguille ».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nourricier.
A coup de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance ?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN,
abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert à tous
ouvert à moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d’être nul
et ras…
et risible…
Henri Michaux, « Peintures » (1939,) in L’espace du dedans, Pages choisies, Poésie / Gallimard, 1966, p.249
L‘acteur, le joueur, le clown ou … l’art du «c’est pas grave»
Se faire du bien ! Là, est l’essentiel de la recherche proposée.
Le joueur
Cultive l’art de la patience, de la posture, et de l’écoute de soi.
Son moteur: la respiration.
Son jeu
Est axé sur l’énergie et ses résonances, il demande implication et engagement.
Le clown
Vit l’humilité, la générosité, le non raisonnable et le plaisir.
Être joueur, c’est se donner les possibilités fabuleuses du laisser aller, de l’abandon, du lâcher prise, de la bienveillance et ainsi d’accéder à l’ «irraisonnable», à la folie douce, à l’oser, au « c’est pas grave », et donc au clown dans toute son humilité.
La respiration, la boum, les montées d’état, les marches aveugles…autant d’outils pour faire émerger le clown et ses énergies. Ainsi, jour après jour, le joueur se découvre d’une façon simple et ludique.
Connecté à son énergie, il s’exprime librement par l’écriture, la danse, le chant, le mot, le rien, le nul, le sensé, le déraisonnable, le pour, le contre…Il s’exprime et se laisse être, il lâche prise et arrête peu à peu de faire. Il abandonne activisme, rentabilité, efficacité. Il vit simplement, un grand sourire sur ses lèvres et au fond de la gorge.
Autant d’outils qui vous permettront de…
Reprendre contact avec le joueur et la notion de présent. Respirer. Diminuer tensions et stress. Apprivoiser votre regard, celui de l’autre et du spectateur. Transformer l’erreur en jeu et en un lieu de création. Sentir le calme. Être connecté à ses sensations physiques; renouer avec elles. Sentir, vibrer, résonner. Changer de points de vue. Exprimer sensibilité et créativité plus librement. Élargir ses possibilités d’expression et s’offrir une large palette de jeu. Être totalement disponible à soi, à l’autre, à l’environnement. Gouter l’enracinement dans le présent. Désacraliser le corps, le mot. Envisager le corps, les mots, le son, les imperfections, les échecs, les succès comme terrain de jeu illimité. Gagner en présence, en confiance en soi. Rencontrer le lâcher prise et l’énergie. Renouer avec le plaisir de jouer, la simplicité à être, à être au plateau, à soi, à l’autre et au spectateur.
Autant d’outils qui vous permettront de vous relativiser, de vous planter, sans que vous n’en soyez blessé, affecté, culpabilisé, mais au contraire grandit et riant dans la réflexion du « C’est pas grave ».
La boîte à outils, et les méthodes que je vous propose pour l’utiliser , ont été mises au point par Eric Blouet.
Pendant six ans, j’ai suivi son enseignement à raison de deux stages longues durée ( 2 fois 9 semaines) , puis je suis devenue son assistante sur trois stages de douze jours.
Notre complicité et nos échanges intensifs l’ont conduit à me proposer d’enseigner sa méthode.
Je suis donc issue et fais partie de la grande la famille des « Pimpins ».
Je donne régulièrement des stages de 2 à 10 jours. J’ai travaillé avec les danseurs du conservatoire d’Angers, les danseurs de la compagnie Frichti Concept, j’interviens régulièrement au conservatoire d’art dramatique du 19 ème arrondissement à Paris.
J’ajoute que je suis aussi formée à la technique Alexander (technique somatique axée sur le travail d’alignement et de posture), la Sophrologie et la Méditation (si c’est une formation)
Toujours en recherche, je suis actuellement une formation d’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé.
Et depuis toujours, je suis danseuse, chorégraphe, professeur de danse classique et contemporaine, titulaire du Diplôme d’état de professeur de danse ; j’ai donc une bonne connaissance du corps du clown.
Ce travail peut s’appréhender sous différentes formes :
- Une forme découverte, pour des ateliers de 2 ou 3h
- Quelques jours, 2 ou 3, pour intensifier l’aventure
- Un stage entre 5 et 20 jours pour déguster et s’approprier le travail.